mercredi 23 juillet 2014

« Un parmi tant d'autres...»

Commémoration des morts pour la France de la guerre de 14/18 


Ce n'est pas la guerre qu'il faut commémorer, ce sont ses morts devant lesquels il faut s'incliner. Bien sûr, il y en a eu trop ; bien sûr, ils étaient jeunes et sont allés mourir pour la France, comme tant d'autres pour leur pays. Bien sûr, il faut s'incliner devant tous ces morts, mais ensemble, avec tous les belligérants, comme on a déjà su le faire en France à diverses occasions. 







« On oubliera. 
Les voiles de deuil comme les feuilles mortes tomberont. 
L'image du soldat disparu s'effacera lentement 
dans le cœur consolé de ceux qu'ils aimaient tant. 
Et tous les morts mourront pour la deuxième fois.»




Roland Dorgelès - Les Croix de Bois 









Le 2 août prochain, date de commémoration retenue pour la mobilisation générale (l'ordre date en fait de la veille), il est prévu à Donzy une cérémonie devant le Monument aux Morts à 16 heures, heure à laquelle le clocher de l'Église sonnera le tocsin pendant une minute entière. 

Jean-Louis Chantreau, passionné d'histoire locale, a imaginé un hommage prolongé qui sera lancé le 2 août prochain et se prolongera jusqu'au 11 novembre 1918. 

L'objectif de cet hommage prolongé est le suivant : 
  • « sensibiliser pendant plus de quatre ans tout un chacun à l'étendue du malheur qui frappa la population donziaise pendant ces quatre années qui virent tomber 109 de ses enfants au Champ d'Honneur, en faisant l'annonce de chaque mort au jour même où elle eut lieu et en recueillant les signatures de qui se sera au moins une fois intéressé à cette annonce. » 
Conçue par Jean-Louis Chantreau, cette opération a été rendu possible grâce à la municipalité de Donzy qui en assure l'organisation et par 
  • le Comité local du Souvenir Français de Saint-Amand en Puisaye, présidé par Monsieur Raymond Lacheny ;
  • l'office du Tourisme du Donziais présidé par Monsieur Bernard Chardon. 
Pour un descriptif détaillé de cet hommage, voir ci-après 




Un parmi tant d'autres...

Le dispositif imaginé par J.L.Chantreau comporte deux parties :

  • L'installation proprement dite 

Une plaque amovible sera imposée sur le sol devant le Monument aux Morts pendant quatre ans ; la citation de Roland Dorgelès sera gravée sur cette plaque.

La silhouette d'un soldat (d'après la photographie d'un poilu anonyme) peinte sur bois, sera placée au pied du Monument aux Morts le jour connu du décès d'un soldat donziais. Elle sera le support de « l'annonce » et de la « fiche signalétique » du soldat tué.

  • L'événement 

Il y aura 110 annonces au cours de ces quatre années. La toute première sera celle du 2 août prochain, date retenue pour la mobilisation générale.

Quiconque en aura pris connaissance pour signer un registre conservé à la Mairie toute proche, laissant ainsi une trace de sa démarche et un hommage au disparu.

On trouvera ci-dessous quelques données complémentaires apportant des précisions sur cette période


Le tocsin

Ce texte a été rédigé par le Lieutenant-colonel Pierre-Éric Durand, délégué militaire départemental de la Nièvre, le 30 mai 2014.



De quoi s'agit-il ?

Le tocsin est une sonnerie exécutée sur une cloche civile ou religieuse, destinée à signaler un événement grave comme un incendie, une émeute ou une guerre, et inciter la population à se rassembler d'urgence.

Le mot tocsin avec cette orthographe daterait de 1611. L'étymologie la plus probable serait une déformation de « touquesain » (1379), dérivant lui-même du vieux provençal « tocasenh » k tocar » (toucher) + « senh » (la cloche)]. Tocsinner, verbe un peu désuet, signifie toujours « sonner le tocsin ».



Un peu d'histoire

À l'époque médiévale, dès guetteurs montaient la garde dans le clocher de certaines cathédrales ou de beffrois, afin de prévenir d'un incendie, d'une attaque, d'un événement, etc. Les premières utilisations du tocsin sous la forme actuelle dateraient des environs de 1570. 



Dans les villes, dès le XIXe siècle, le tocsin s'est avéré insuffisant pour prévenir une large population, et des recommandations commencèrent à être données pour installer des mécanismes destinés à donner l'alarme sur les lieux mêmes des casernes de pompiers. 


Dans les zones rurales, le tocsin est en revanche resté largement utilisé jusqu'au milieu du XXe. siècle, période à laquelle l'usage de la cloche est presque systématiquement remplacé par celui de la sirène municipale. Le tocsin était cependant encore pratiqué avant 1940 à Trégon (Côtes d'Armor) et jusqu'en 1960 à St-Maurice-sur-Eygues (Drôme) ou encore à Chemaze (Mayenne), mais ces cas restent des exceptions. 

Cette perte de coutume, et donc du message porté par la cloche, a d'ailleurs récemment posé un problème à un maire d'une commune du Gard lors des graves inondations du Gard en septembre 2002. Comment prévenir la population à 1 heure du matin de la menace de rupture d'un barrage ? Le maire appela le curé de la paroisse pour sonner le tocsin, mais la population, composée en grande partie de jeunes générations, ne réagit pas, faute de connaître la signification de la sonnerie. 

En août 1914, lors de la déclaration de guerre, le tocsin a surtout été sonné dans les communes rurales, pour accompagner la mise en place des affiches de mobilisation, et afin de prévenir la population aux champs. Mais la guerre était malheureusement attendue, et il n'a pas toujours été nécessaire de tocsinner : l'expression « sonner le tocsin » a ainsi très souvent été utilisée de manière métaphorique, dans les journaux ou les correspondances privées de l'époque, sans qu'il y ait eu réellement besoin de sonner la cloche. 

Existe-t-il une cloche spéciale pour sonner le tocsin ? 

De telles cloches subsistent dans de très rares édifices religieux en France :à la cathédrale de Metz, à Ribeauvillé (Haut-Rhin), à la cathédrale de Quimper, où la « Cloc'h An Comun » est utilisée à la fois pour sonner le tocsin et le couvre-feu. 

Dans la Nièvre, le tocsin, lorsqu'il existe sous forme de commande électrifiée, peut être sonné soit sur la cloche au timbre le plus aigu, soit, dans la plupart des clochers, sur la cloche unique servant à toutes les sonneries. 

Comment sonner le tocsin ? 

Le tocsin est sonné à coups pressés, directement sur la cloche, à l'aide du battant (intérieur de la cloche) ou d'un marteau (extérieur à la cloche), à environ un coup par seconde ou demi-seconde selon les régions, et pendant une minute. C'est généralement le rythme d'un coup par seconde qui a été appliqué dans les clochers équipés de commande électrifiée. 

Usage civil ou religieux des cloches : quelle est la réglementation en vigueur ? 

L'article 27 de la loi du 9 décembre 1905 et les articles 50 et 51 du décret du 16 mars 1906 prévoient que les sonneries de cloches tant civiles que religieuses sont réglées par arrêté municipal, après entente avec le prêtre de la paroisse s'il s'agit du clocher d'une église consacrée, et, en cas de désaccord entre le maire et les responsables religieux, par arrêté préfectoral. 

S'agissant de la commémoration du 2 août 2014, Mgr l'évêque de Nevers a déjà été informé de l'événement, et il convient que chaque commune comportant un clocher capable de tocsinner prenne préalablement contact avec le prêtre de la paroisse. 

Pour en savoir davantage 

Voir et écouter une sonnerie de tocsin 
En apprendre plus sur le langage des cloches 



Ordre de mobilisation générale 

Cette note a été rédigée par Madame Myriam Bernardlavie, directrice des archives départementales de la Nièvre le 5 juin 2014). 


Le contexte :

Dans la soirée du ler août 1914, les Français découvrent sur la porte des mairies l'affiche portant « ordre de mobilisation générale ». Chacun sait ce qui est attendu de lui. La guerre n'est pas encore effective (l'Allemagne ne la déclare à la France que le 3 août), mais la crise née en Bosnie a atteint un point critique. L'immense majorité des Français, toutefois, n'avait pas réellement mesuré toute l'ampleur de la gravité de la situation. C'est donc avec une certaine stupéfaction qu'est lu le décret, signé par le président de la République Raymond Poincaré, qui enjoint les trois millions de réservistes et de territoriaux à rejoindre, dès le 2 août, les 800 000 soldats déjà en service actif (au total, 8,5 millions de Français seront mobilisés entre 1914 et chansons suffit de les entendre par Maîtres excuses de café à cette base, c'est ce qui est bon pour les gens six se pourront essayer ils 1918). 



Pour les soldats et leurs familles, dans l'angoisse de la séparation, l'heure n'est ni à l'exaltation guerrière, ni à l'expression de la haine de l'adversaire, ni à l'exigence de la « Revanche » et de la reconquête de l'Alsace-Lorraine. Les historiens ont remis en cause le mythe d'un départ « la fleur au fusil ». Les attroupements autour des trains de conscrits quittant les gares sous les vivats furent en réalité peu nombreux. Le sens du devoir, la volonté d'assurer la protection de leurs familles, la résignation et l'espoir d'une guerre courte, achevée dans l'année, furent bien les sentiments dominants des mobilisés au moment de rejoindre leur régiment. 


La mobilisation

La mobilisation est l'ensemble des opérations qui permet de mettre l'armée française sur le pied de guerre, avec notamment le rappel théorique sous les drapeaux de tous les Français aptes au service militaire. Planifiée de longue date, l'affectation de chaque homme était prévue selon son âge et sa résidence. 



En 1914, l'enrôlement dans l'armée française repose sur le principe de la conscription, établi par la loi Jourdan (1798). Toutefois, ce n'est qu'en 1905 que la conscription prend la forme d'un service militaire « personnel, égal et obligatoire » pour tous les hommes français âgés de 21 ans, sauf incapacité physique, pour une durée de deux ans, cette durée étant portée à trois ans en 1913. Ils sont ensuite intégrés aux forces de réserves, puis aux forces territoriales jusqu'à la fin de leurs obligations militaires (51 ans). En cas de mobilisation générale, « réservistes » et « territoriaux » doivent rejoindre au plus vite leur régiment, sous peine d'emprisonnement pour désertion.' 


La mobilisation s'est déroulée en 17 jours, du 2 au 18 août 1914. Au regroupement des hommes aptes au combat s'ajoutait la nécessité de prévoir le transport, l'habillement, l'équipement et l'armement de plus de trois millions de soldats dans tous les territoires français, essentiellement en métropole mais aussi dans certaines colonies, puis leur acheminement par voie ferrée essentiellement vers la frontière franco-allemande. 

C'est la première fois qu'une mobilisation générale est décrétée en France (en 1870, seule l'armée de métier est mobilisée)


Le document

L'affiche qui vous a été adressée est une reproduction du document provenant des archives communales de Tronsanges déposées et conservées aux Archives départementales de la Nièvre. 



D'un type imprimé en 1904, elle est complétée de la date effective (le 2 août 1914), puis placardée par la gendarmerie. En effet, à cette époque, l'affichage public reste, avec la presse, le principal moyen d'information. On pense aux membres de cours de 11 ans de danse de gros mots et les registres de plus ainsi de se faire une de ses sortes de ses de ce se rendre de ce chiffre. Gérance et histoire de Lucie le passé la science de ce jour en mars port de de de revoir gilet et sur ce genre de bar de de ses gérants et de lier il suffirait de régime origine de l'origine de ce, et la signature de la faire part je reste je cherche ce 


Sources :

Le site officiel de la Mission du Centenaire : centenaire.org.fr

« 14-18, le département de la Nièvre dans la Grande Guerre » — Maurice Valtat — 

1990. 


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