lundi 21 mars 2016

La chronique de l'Expat

J’aime pas les rhododendrons…




Notre Expat nous semble un peu agacé par le tohu-bohu qui règne autour de la langue française et des réformes qu'on lui impose. Il est certain qu'elle adopte parfois des tournures quelque peu alambiquées mais, en même temps, bien utilisée,elle permet aux plus fines subtilités de la pensée de s'exprimer clairement. Que du bonheur !

Il y a sans doute des aspects à simplifier… à condition de ne pas entamer l'élégance subtile qui constitue un de ses charmes.



En cliquant sur « SUITE DE L'ARTICLE » ci-dessous, vous trouverez quelques réflexions de notre ami lointain sur la langue française et les réformes que l'on tente de nous imposer.

Avec en tête cette célèbre chanson de Sim sur les joies de la langue française, j’ai lu avec un sourire amusé les nombreuses réactions à la nouvelle réforme de l’orthographe. Et, étant habitué à utiliser également la (relativement simple) langue de Shakespeare, je dois bien admettre que c’est difficile d’expliquer la logique sémantique de phrases telles que «les poules du couvent couvent»  (même mon correcteur orthographique ne comprend pas!)

Aussi, à priori, je trouve que ce n’est pas une mauvaise idée d’essayer de simplifier un peu. Mais comme toutes les générations qui m’ont précédé, j’ai appris ma langue à grands coups de dictées, d’analyse logique ou grammaticale, et de compositions ou rédactions (sans compter Rosa, Rosa, Rosam, Rosae…etc!). Mme Charlet, Mme Blanchard, Mr Lacaze et Mme Landry ont réussi, à force de patience et de talent, à faire rentrer dans ma caboche plutôt rétive d’ado les subtilités infinies de ma langue, de notre langue; et même si j’eusse aimé que l’on m’expliquât les imparfaits du subjonctifs de façon plus ludique, force est de constater que les efforts investis ont été payants. Devenu prof, bien des années plus tard, j’ai été confronté trop souvent à des travaux rédigés à la hâte et corrigés grâce à un correcteur orthographique, la facilité, mais aussi la catastrophe assurée! Et dans ma ville d’adoption, le test de français qui permet l’admission des postulants à la faculté des sciences de l’éducation a un taux d’échec de 59%, sans doute dû aux nombreuses réformes bâclées du système d’éducation ou l’on priorise la facilité. Or, apprendre n’est pas forcément facile…

Mais une langue va (doit) aussi évoluer. C’est inévitable. Nous ne parlons pas, nous n’écrivons pas le français du 16ème siècle. Nous avons de nouveaux outils de communication, plus rapides. Et c’est là une partie du problème : pour posséder, et utiliser une langue, quelle qu’elle soit, il faut prendre le temps. S’investir.

Et lire. Beaucoup. De tout. Jules Vernes, mais aussi Umberto Ecco, récemment disparu. Voir, comprendre et apprécier cette langue si riche en nuances, en subtilités, la langue de la diplomatie. Robert Merle, pour comprendre le cheminement de la langue à travers l’histoire. Éric Emmanuel Schmidt, pour la force des mots dans la narration….et tous les autres!

Nénufar me choque, soit. Mais aucun doute que dans deux ou trois générations ils regarderont la graphie actuelle comme totalement incohérente. Le changement, quel qu’il soit, prend du temps; j’appelle cela le syndrome du paquebot : Même si je mets la barre à tribord toute, ça prendra bien deux lieues avant de tourner… (Une nouvelle lieue de Paris, comme chacun sait, représente 3,89 km…)


PS : Mon correcteur orthographique n’a pas bronché à Nénufar…Ils sont vite, chez Google!

Aucun commentaire: