On trouvera ci-dessous trois réactions différentes recueillies à la sortie du Conseil Municipal qui s'est tenu le lundi 4 mai dernier.
Deux remarques sur cette publication
- Comme nous l'avons toujours spécifié, l’Échauguette ne publie pas de commentaires anonymes. En réponse à une question qui nous a été posée, nous précisons bien volontiers que nous disposons du nom des auteurs de ces déclarations. Ils ont simplement souhaité ne pas voir apparaître leur nom dans un premier temps.
- Il y a un aspect paradoxal dans toute cette affaire. En effet, à l'occasion du pot de ce 8 mai à la mairie, nous avons été amenés à discuter avec plusieurs personnes, notamment de la majorité du Conseil. Beaucoup tiennent, à propos des conséquences de la mise en application de l'AVAP, des propos proches de l'esprit des commentaires ci-dessous. L'essentiel des préoccupations porte sur la complexité croissante des démarches apparemment obligatoires, même pour de tous petits travaux. Ces démarches prennent du temps, sont complexes et peuvent entraîner des coûts induits non négligeables, pratiquement insupportables pour certaines personnes ainsi que pour des commerçants, artisans, etc. La plupart de nos interlocuteurs semblaient conscients des grosses difficultés à prévoir dans le futur
Quand on voit le nombre de maisons quasi en ruine, à l'abandon ou en voie d'abandon à DONZY, on prend conscience que tout cela n'est pas de nature à revitaliser notre village et à y fixer ses forces vives mais bien plutôt à en accélérer l'agonie.
- Afin de ne pas alourdir le blog, nous avons mis en compléments ci-dessous les trois principales réactions que nous avons ainsi recueillies et vous les trouverez en cliquant ci-dessous sur «PLUS D'INFOS»
Première réaction
Lors de la dernière réunion du Conseil Municipal, l’ordre du jour proposait l’approbation de l’AVAP, nouvelle Aire de Mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine de la commune de Donzy, après présentation rapide par l’architecte de Nevers responsable du projet.
L’AVAP concerne pratiquement tout le bâti de Donzy (agglomération), Donzy-le-Pré et La Grande Brosse. Le PLU reste en vigueur sur tout le territoire communal ainsi que les impératifs de l’ABF dans les 500 m autour de chacun des 3 monuments classés.
Le décalage énorme entre les intentions « nobles » du projet d’AVAP et la normalisation excessive et tatillonne qu’il engendre sur le terrain a été souligné avec insistance. Les acteurs locaux vont désormais s’appuyer sur plus d’une trentaine de pages de règlements draconiens et parfois « surprenants »… Les courriers prescripteurs, déjà fort nombreux, vont se multiplier comme autant de servitudes et de tracasseries en direction des habitants les plus entrepreneurs. Ce qui est contre productif, sans oublier l’éventuel surcoût des travaux !
Le fonctionnement de la commission CLAVAP a aussi été pointé du doigt, certaines des propositions émises en séance n’ayant pas été prises en compte dans le document final.
Malgré ces réserves motivées, le projet d’AVAP a été mis aux voix et approuvé :
Vote de l’opposition : 3 « contre » et 1 « pour »…
Vote de la majorité : 13 « pour » et 2 absents
Avant décision définitive et mise en application, une Enquête Publique sera prochainement ouverte en Mairie afin de recueillir les observations de la population.
__________________________________
Seconde réaction
Il est étonnant, lors de ce Conseil Municipal, de voir mis au vote un règlement capital pour l’avenir de notre ville sans qu’aucun des nombreux articles de ce règlement ne soit, du moins les plus importants, présenté en détail, aussi bien aux divers conseillers qu’aux personnes, trop rares compte tenu de l’importance du dossier, présentes dans l’assistance.
Bien sûr, il y aura l’enquête publique… !
________________________________________
Troisième réaction
Nous avons assisté à la présentation de M. Froidevaux, président de l'association des architectes du patrimoine.
Nous tenons à réagir sur quelques points qui nous apparaissent comme fondamentaux.
Il a été fait un état des lieux sur le patrimoine architectural de Donzy et sur l'environnement paysager.
La communication fut instructive à tous points de vue, sauf que personne ne
semble être interpellé par le terme "d'origine" en matière architecturale,
toute couleur d'origine, façade d'origine etc.." quand on parle de bâtiments de
400 ans dont on ne dispose d'aucune trace probante de leur "état d'origine".
On imagine aisément sans être architecte que les maisons subissent des transformations majeures ou mineures tout au long de leur vie. Mais il
s'avère que les bâtiments de France s'arrogent le droit d'imposer des
réglementations revendiquant "l'état d'origine".
En clair l'administration a l'art du camouflage dans ses formulations, c'est-
à-dire que repeindre des volets dans "la couleur d'origine"
signifie en clair la couleur "très tendance" du moment.
Il est incontestable que fixer des limites préserve une unité mais nous sommes dans des abus proprement aberrants se fondant sur des fondements qui n'en sont pas.
Il a été fait état de l'environnement paysager, là non plus cela ne suscite aucune réaction.
Et pourtant, il suffit de baisser les yeux et de se rendre compte des
dégradés d'ocre que contient la terre de cette région.
Les anciens érigeaient leurs bâtiments avec les matériaux prélevés sur place.
Où est donc la pertinence de repeindre toutes les façades en champagne et
ses dérivés sur une terre d'ocre? Et là on se demande pourquoi le terme
"d'origine" s'est volatilisé.
Ces brillants esprits ont perdu le simple bon sens au profit d'on ne sait
quel intérêt.
Il est dans ce pays nombre d'artisans qui pourraient parler avec pertinence des incohérences que leur imposent toutes ces lubies dénuées de fondement véritables.
Ce coup de gueule n'a pas pour vocation de révolutionner la dictature des
Bâtiments de France et de leurs acolytes, mais à force de dire "de toute
façon on ne peut rien faire", un jour on nous fera manger des mouches et
marcher sur la tête.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire