lundi 11 janvier 2016

La Chronique de l'Expat...

Un Donziais ayant quitté DONZY il y a quelques 40 ans mais qui revient dans sa bonne ville natale de temps à autre nous a proposé de rédiger une petite chronique plus ou moins périodique : La Chronique de l’Expat.



Il nous écrit :
« Ce que je vous propose, c'est quelques lignes, souvent teintées de nostalgie; une vision de Donzy, de l'extérieur. Une chronique d'humeur, parfois. À vrai dire, un peu de tout... »

Bien entendu, nous avons accepté de grand cœur. À l’Échauguette, nous sommes toujours demandeurs de personnes ayant envie de partager notre aventure, en tenant une chronique ou simplement en écrivant des articles sur un sujet de leur choix ou même nous envoyant simplement des photos a publier.


La première chronique de l'Expat.

Le lundi, la Gambetta était vide. 
Le mardi, en rentrant de l’école, je faisais le détour pour voir si ‘’elle’’ était arrivée. Car c’était pour moi le signe le plus tangible de la fête à venir; la roulotte de la confiserie Decours-Gibault arrivait toujours la première. Certaines années, même, une semaine avant.. 

Elle était toute simple, cette roulotte, peinte en orange vif. Même pas une fenêtre pour 
espionner le contenu. Et bourrée de mystère, car je n’ai jamais réussi à savoir quel tracteur ou 
camion l’apportait là. Mais c’était pour moi le signe que Pâques arrivait, avec sa fête, sa foire, et 
tant de monde dans les rues. 

Le mercredi les autres forains arrivaient, Alex avec les auto-skooters, Feix, avec son manège et 
sa confiserie, tirés par un Renault bien fatigué, Sirot, avec son tir, et enfin Soler, avec le bal 
parquet. Et la place, d’ordinaire si vaste et si vide, se retrouvait toute étriquée de ces 
constructions colorées, porteuses de fête. 

Ce dimanche-là, après la messe, on se retrouvait sur la place, dans les odeurs de nougat, le bruit 
des carabines du tir, la harangue du manège enfantin, le tout noyé dans le dernier tube de 
Sheila grasseyé dans les haut-parleurs des auto skooters. Et pour 5 francs, j’avais 3 tours, que je 
faisais durer le plus longtemps possible, avant de rester sur le bord dans l’espoir qu’un copain 
me prenne comme passager.

Le lundi, c’était la foire. Impressionnantes moissonneuses batteuses, rutilants tracteurs, et 
bonimenteurs qui vous vendaient des merveilles pour rien. Le bazar Demiprix, ou l’on trouvait 
des jouets minimalistes pour un prix dérisoire, et aussi tout ce dont on n’avait ni le besoin, ni les 
moyens. La Lyre donzyaise faisait son défilé et ramenait tout le monde sur la place, et la fête 
foraine continuait jusqu’au soir.

C’était le Pâques de mon enfance. Et même maintenant quand je viens à Donzy, j’essaie de venir pour Pâques, pour revoir tout cela… La magie opère encore, et la foule me ramène 40 ans en arrière. 

Seule me manque la roulotte orange….

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