jeudi 18 février 2016

Nostalgie, quand tu nous tiens : la chronique de l'Expat.

Notre Expat. se souvient encore des années 60...

Vous trouverez sa chronique en cliquant ci-dessous sur « suite de l'article ».Les jeunes donzyais n’ont pas connu le Donzy des années 60; à cette époque, le Nohain, plus haut, plus lent, serpentait dans les prés, bref, prenait son temps avant de se précipiter en Loire. Il y avait une belle boucle en bas du stade, avec des saules magnifiques, et une autre derrière le dépôt des Ponts et Chaussées. Et, en plus, force poissons, carpes ou goujons, qui ont souvent assuré l’assiette, et pas seulement le vendredi! Partout des bouch’tues, gisements inépuisables de mûres bien juteuses, cachettes de gibier et de marmots turbulents.

Le passage de deux entreprises chargées du remembrement a défiguré ce tableau bucolique. Oui, ce fut un mal nécessaire, mais un mal tout de même. En quelques mois, le tracé du Nohain est devenu plus rectiligne, les boucles abandonnées du flot, les abords couverts de boues nauséabondes. La faune halieutique a déserté, ne se retrouvant plus devant ce qui était devenu, par endroits, un canal.

Les lavoirs sont devenus aussi des victimes : plus moyen de laver son linge quand le niveau de l’eau était nettement plus bas. Il est vrai qu’avec la Mère Denis, les machines à laver arrivaient, et que les battoirs et cabassons pouvaient envisager la retraite! Le lavoir du bas de la place du Marché sauva l’honneur, pour quelques années encore, avant de succomber. Il n’en reste plus que 2 dans Donzy intra-muros.

Disparues aussi, les haies…Faute d’endroits pour nicher, les oiseaux aussi sont devenus rares. On a vu fleurir les clôtures électriques, et finalement, elles même ont disparu en même temps que les vaches, laissant un horizon de plaines vides. Donzy est devenu céréalier.

Remembrement, ça sonne comme "Remember", se rappeler.

Je me rappelle, aujourd’hui. Mais en quarante ans, la nature a repris ses droits, gommé l’image très géométrique de la rivière; le flot s’est assagi, les arbres ont repoussé, et les pêcheurs à la ligne y ont, de nouveau, accroché bien des hameçons. Le poisson est revenu se loger dans les roseaux réapparus eux aussi. Les ronciers sont repoussés, là où on leur a laissé la chance, et je connais même quelques noyers et cerisiers qui n’étaient pas là.

Bref, la beauté est de retour sur les bords du Nohain. Et seulement en quarante ans, ce qui n’est rien, finalement.

Comme quoi, bien souvent, on se désespère un peu trop vite….40 ans, ce n’est rien dans une ville qui a plus de 17 siècles d’existence..

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