mardi 15 mars 2016

La chronique de l’Expat. une chronique d'humeur aujourd'hui

Aujourd’hui le 15 mars 2016, notre rubrique 
« un parmi tant d’autres » s’est encore « enrichi »
 d’une disparition il y a exactement 100 ans. 

C’est bien entendu un enrichissement dont nous nous serions bien passés, mais si l’on s’en réfère à tous ces morts de Donzy et qu’on se prend à rêver à ce que toute cette jeunesse aurait pu devenir, on peut légitimement parler d’enrichissement.

C’est, quelque part, ce qu’a dû penser notre expat avec cette chronique d’humeur. Elle concerne cette hécatombe et il nous a paru logique de la publier aujourd’hui.

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Un parmi tant d’autres….Chronique d’humeur.

Je suis chanceux : je n’ai pas connu de guerre (sinon celle des prix!), et mon pays d’adoption n’a jamais été touché par cette calamité depuis…..1762! Oui, bien sûr, nous avons envoyé des troupes en France en 1917-18, également à Dieppe en 1942 (un massacre!) et aussi pour le débarquement à Juno Beach, mais pas de conflit ni occupation sur le territoire national. L’idée de la guerre n’est pas ancrée dans la mémoire collective, comme elle l’est en France (avec raison)

Mais, de souche donzyaise, j’ai eu ma part de la grande guerre, la guerre des hommes, celle de 14; je n’ai jamais connu mon grand-père paternel, parti combattre le boche, et jamais revenu, laissant sa veuve seule avec deux enfants, dans la France profonde des années 20. Ce n’étaient pas les années folles, aux portes du Morvan, dans ces temps-là. 

L’autre guerre : Mon grand-père maternel, chef de gare à Donzy en 1942, n’en parlait jamais.

Tout cela pour expliquer que la rubrique de l’échauguette "Un parmi tant d’autres" m’interpelle, même en tant qu’expat. Quel gâchis! De voir tous ces gens, porteurs d’espoirs, de vie, de projets, et juste désireux de vivre en paix de leur métier, avec leurs proches, fauchés dans leur jeunesse, (pour des raisons pas toujours claires ni dénuées de mercantilisme) ça remue un peu les tripes; je vois des noms que je connais, mais je vois aussi des familles qui se sont éteintes à Donzy (en espérant qu’elles aient pu trouver ailleurs un quelconque espoir). Je vois, sur les 

quelques photos qui parfois illustrent la rubrique, des gens que j’aurais aimé connaître, des bons vivants, des hommes, dans toute l’acception du terme. Je pourrais presque dire ‘’comme on n’en fait plus’’, mais ce serait un peu trop pessimiste. Immense respect donc aux 83 donzyais disparus dans la grande guerre, et aussi pour ceux qui sont venus mourir à l’hôpital de Donzy, si loin des leurs…

Parfois on entend dire : Ce qui manque, c’est une bonne guerre! Comment peut-on sortir de telles c(censuré)ies..! Ce qui manque, surtout, c’est la tolérance, la compassion, le désir de partager des cultures et des valeurs différentes, sans pour autant nier nos propres valeurs et notre propre culture. Ce qui nous manque, en tant qu’humains, c’est parfois de nous remettre en question, tout simplement, et de rester trop ancrés dans nos confortables certitudes.

Tant chez nous, que chez ceux d’en face.

Oui, je sais, l’actualité récente ne pousse guère vers cela. Le fanatisme a toujours existé, dans toutes les religions, dans toutes les cultures. Le meilleur moyen de le combattre, c’est l’éducation et l’accès à l’information. Oui, cela prend du temps, oui, il y a -il y aura- des victimes, et non, nous ne le verrons probablement pas de notre vivant.

Quoi que...

Mais pour nos enfants, petits-enfants, et ceux qui continuerons de perpétuer l’espèce humaine, comment pourrions-nous leur souhaiter autre chose que de l’améliorer?

PS : Un gros Merci à l’auteur de la rubrique Un parmi tant d’autres…




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