samedi 17 septembre 2016

RIFIFI AU CONSEIL MUNICIPAL


Une histoire lamentable de sac poubelle





Il était une fois une résidente donziaise, Madame R. qui entretient sa maison et dépose ses ordures chaque lundi et jeudi soir devant chez elle comme tout le monde. Régulièrement elle apporte bouteilles, cartons, papiers, recyclables au tri sélectif près de la station d’épuration. Cet endroit présente l’avantage sur les autres de disposer d’un container spécifiquement destiné aux sacs poubelles de déchets ménagers.



Un jour, Madame R. y dépose un sac poubelle, dûment fermé, bien entendu.



Quelle n’est pas alors sa stupeur de recevoir le 3 juin une lettre du maire comportant l’annonce d’une amende forfaitaire de 150 € à payer pour « dépôt sauvage d'ordures ménagères » assortie d’une photo montrant son sac poubelle éventré et répandu par terre ! 

Quelqu’un a donc sorti le sac-poubelle du container, l’a éventré et répandu son contenu par terre…

Madame R. est bien entendu allée voir le maire pour lui expliquer ce qu’elle avait fait réellement avec ce sac-poubelle et qu’elle n’acceptait en aucun cas le terme d’incivilités qu’il lui avait attribué. Ne tenant aucun compte de ce qu’elle affirmait, il lui a confirmé qu’elle recevrait l’amende à payer. Elle lui a donc envoyé une lettre décrivant de nouveau les faits déjà exposés oralement.

Le conseil municipal du 18 juin


Quelques temps plus tard, Mme R. apprend qu'à l'ordre du jour de ce conseil du 18 juin figure 'le dépôt sauvage d'ordures ménagères", avec copie aux conseillers de la lettre qu'elle avait envoyée au Maire. Elle décide donc d'assister à ce conseil qui la met en cause nominativement, malgré le fait qu'elle n'ait pas le droit d'intervenir.

Elle sort outrée de ce conseil une fois l'ordre du jour épuisé. Puis après avoir attendu le procès verbal officiel et public qui en était fait, elle décide d'envoyer une lettre ouverte au maire avec copie aux conseillers, souhaitant elle aussi rendre public l’incroyable comportement du maire et de ses conseillers dans cette affaire.

Vous pouvez lire la LETTRE OUVERTE AU MAIRE DE DONZY en cliquant sur LIRE LA SUITE

Lettre ouverte à Monsieur Jean-Paul JACOB
Maire de DONZY


Monsieur le Maire,



Obligatoirement silencieuse, j'ai assisté au Conseil Municipal du 18 juin avec, à l'ordre du jour, « le dépôt sauvage d'ordures ménagères », dont vous m'avez accusée dans votre lettre du 3 juin, en me taxant d'une amende de 150€. J'ai préféré attendre le PV officiel de ce Conseil pour vous préciser certains points, à mon tour, par cette lettre que je rendrai publique moi aussi.

Vous avez eu ma version des faits lors d'une rencontre (le 7 juin), puis d'une lettre que je vous ai envoyée le 14 juin. Je continue à nier avoir laissé un sac d'ordures, m'appartenant en effet, éventré par terre près du container de la station d'épuration. J'avais déposé ce sac d'ordures dans le container de déchets ménagers prévu à cet effet, et dûment fermé. 
Lors de cette rencontre du 7 juin, me connaissant, vous n'avez même pas manifesté d'étonnement à mon égard. Votre position a simplement insisté sur le fait de ne pas avoir l'air de désavouer les employés municipaux, sans tenir le moins du monde compte de ma version!
Puis, à la lecture de l'ordre du jour du Conseil Municipal du 18 juin, j'apprends que « le dépôt sauvage d'ordures ménagères » sera abordé, avec en copie la lettre que je vous ai envoyée (sans autre précision sur les raisons et photos de l'envoi de cette lettre. En aviez- vous déjà débattu avant ?). Je me trouve ainsi mise publiquement en accusation, sans autre forme de procès, sans préavis et sans possibilité de réagir. Je décide donc, directement concernée, d'assister à ce Conseil Municipal.
Expérience édifiante qui me permet de formuler les observations suivantes: 
  • Arrivé à ce point de l'ordre du jour de ce Conseil, vous avez lu rapidement ma lettre sans le moindre commentaire ! Votre seule intervention vis à vis des conseillers municipaux a été la question : faut-il poursuivre l'amende ?
  • En tant que Maire et Officier de Police Judiciaire, la moindre des choses aurait été de bien replacer le débat : « considérez-vous que c'est madame Rébeillard qui a ainsi déposé son sac poubelle éventré par terre ? », ce que vous avez bien évidemment omis de faire.

  • Ensuite le sujet principal abordé par vos conseillers a été de ne pas désavouer les agents municipaux, sujet qui vous était cher et qu'ils ont repris en chœur.
  • Mais qui songe à désavouer les agents municipaux? Ils ne sont pas en cause; ils font ce que vous leur demandez, à savoir rechercher les contrevenants et vous remonter les informations quand ils peuvent.
  • Le vrai sujet était de savoir si c'était bien moi qui avait laissé ce sac poubelle dans cet état, ce que je niais puisqu’encore une fois, j’affirme l’avoir mis dans le container. Vous n’avez donc aucune preuve de ce que ce serait moi qui aurait laissé ce sac poubelle éventré par terre ! Ce manque de preuve, évoqué par les conseillers de l'opposition, n'a guère soucié vos adjoints et conseillers. Comme s'est écrié l'un d’entre eux (adjoint de surcroit !) : « si en plus il faut des preuves… ! ». Mais oui, monsieur : dans une société de droit et de justice, il faut des preuves pour accuser les gens. Les temps de « l'inquisition » et de « la terreur » sont révolus!
  • Après un vote rapide à main levée, vos conseillers municipaux ont tous voté, sauf un, la poursuite de l'amende, ce qui revenait à m'accuser publiquement « de malpropreté, d'incivilité et même de mensonge », tout ça soit disant pour ne pas décevoir vos agents municipaux dans leur quête de contrevenants!
    Heureusement, l'un de vos conseillers, un seul, réfléchi et courageux, s'est abstenu de voter pour la poursuite de l'amende, faute de preuve.
Belle « justice » que vous faites rendre à vos conseillers municipaux, en vous déchargeant soigneusement de votre responsabilité!
  • Bien entendu, les conseillers de l'opposition ont aussi voté contre le maintien de l'amende, faute de preuve. Ceci leur a d'ailleurs été explicitement reproché par l'un de vos conseillers, les accusant de complaisance à mon égard ! Ne lui en déplaise, je suis plutôt honorablement connue dans Donzy, et nombreux sont ceux qui ont été sincèrement étonnés de cette accusation d'incivilité, bien peu conforme à mon comportement social.
  • Enfin, vous avez fait allusion à vos instructions d'ouvrir des sacs poubelles pour chercher des contrevenants. Était-ce le cas de mon sac poubelle? Vous ne l'avez pas précisé. Mais je ne pense pas car sinon, ce sac éventré et renversé par terre, qui m'est reproché, ne serait pas de mon fait !
Je ne souhaite pas entrer davantage dans les détails de cette navrante histoire de sac poubelle dont votre municipalité ne sort pas grandie. Je me demande encore simplement si le fait d'avoir traité ainsi mon cas nommément en conseil municipal, cas sans précédent, et d'en sortir avec l'opprobre officiel avec votre accord, est bien régulier et anodin ?
Comme il y va de ma réputation, j'en ai bien entendu déjà saisi les instances compétentes.

Je suis d'un naturel calme et non violent, mais pas au point de me laisser agresser publiquement sans réagir. Cette lettre sera donc diffusée à la presse, et dans l'Échauguette. Vos adjoints et les conseillers municipaux la recevront eux-aussi ainsi que diverses personnalités que je jugerai utile d’informer.

Donzy, le 17 septembre 2016
Cécile Rébeillard-Kreweras



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